Déjà, dans le bulletin de la Société d'Études Scientifiques de l'Aude, en novembre 1893, on trouve une description de la grotte faite par M. Gavoy.
Plus tard, en 1926, toujours dans le même bulletin, c'est le docteur Courrent qui donna un plan et une monographie sur l'Aguzou.
En 1934, de nouvelles recherches, auxquelles participèrent MM. René Roger-Estrade et Raymond Azibert, permirent de découvrir des galeries nouvelles tout en laissant la porte à d'autres révélations possibles.
À l'époque, pressentant l'immense intérêt touristique qu'offrait cette grotte pour le département de l'Aude, la Société Méridionale de transport de Force, grâce au bon vouloir de M. Estrade et à l'action tenace de M. Azibert, alors secrétaire général du Syndicat d'Initiative de Carcassonne, électrifia la grotte (Aguzou 1) et fit faire quelques aménagements pour que la visite ne soit plus l'apanage des seuls spéléologues.
Pendant près de 10 ans, les courageux visiteurs purent admirer les curiosités souterraines de l'Aguzou, puis peu à peu, le manque d'entretien fit que passerelle, escaliers et rampes se sont pourris ; la disparition de la société M.T.F. nationalisée par l'E.D.F. fut un coup fatal à cet état de chose et, dès lors, des visiteurs vandales, profitant de l'absence de guides ou de surveillance, brisèrent de multiples concrétions par jeu stupide ou pour emporter en souvenir !
René Delplech, Midi Libre, 23 mai 1966
La découverte du nouveau réseau
En juillet 1965, la famille Bataillou explore la première partie de la grotte. Ils remarquent, à l'extrémité d'une galerie, une fissure d'où jaillit un courant d'air frais. Un travail de désobstruction est aussitôt engagé, il durera plusieurs jours. Le passage suffisamment élargi permet à leur fils Michel, âgé de 12 ans, de s'engager et de faire une rapide reconnaissance. Au bout de quelques minutes il revient émerveillé... la découverte du nouveau réseau venait alors de commencer.
Au fur et à mesure des nouvelles découvertes, accompagnés souvent par d'autres spéléologues, ils prirent conscience de l'intérêt touristique que pouvait avoir ce joyau naturel, mais aussi de la fragilité du milieu dans lequel ils évoluaient. Très rapidement, des protections sont mises en place, pour éviter le pillage et le vandalisme.
Vers une valorisation du siteLe 20 avril 1966, une soumission est passée entre le Syndicat d'Initiative de Quillan et l'Office National des Forêts. Le syndicat d'Initiative confie, par un accord, l'aménagement et l'exploitation de la grotte de l'Aguzou à Messieurs Jean Bataillou et Jacques Chapert (également inventeur de la grotte) le 21 avril 1966.
En 1967, après un aménagement sommaire, la grotte est ouverte au public. Plus de trois cents personnes la visitent en "Safaris" organisés en 1970. Par petits groupes les "spéléologues d'un jour" s'initient au monde souterrain et s'émerveillent devant cette richesse minérale.
En 1988, en accord avec le Ministère de l'Environnement, un nouvel exploitant est nommé pour en assurer la gestion, la valorisation et la protection.
Elle est enfin reconnu pour son concrétionnement exceptionnel : son classement est prononcé par Arrêté Ministériel le 1er février 1990.
En 1998, afin de régulariser la situation juridique, l'Office National des Forêts (propriétaire du site au nom de l'État) procède à la résiliation de la concession avec le Syndicat d'Initiative. Pour perpétuer cet excellent état de conservation et en assurer la mise en valeur, une autorisation contractuelle est confié à un bénéficiaire, Philippe Moréno, disposant de toutes les qualifications nécessaires pour l'exploiter à des fins touristiques et commerciales.
Depuis, la grotte accueille en moyenne mille personnes par an, en visite journée et demi-journée. C'est surtout durant les mois de juillet et août que les visites sont les plus importantes (entre 500 et 800 personnes). Cet offre touristique insolite s'oriente de plus en plus vers une clientèle étrangère (entre 20 et 30 %).
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