La fréquentation des cavités
Les cavités françaises, en grande majorité,
sont parcourues dans un esprit sportif pendant que les grottes touristiques
représentent une centaine de sites fréquentés par cinq
à six millions de personnes.
Il est important également de remarquer la diversité
des publics concernés par la visite d'une cavité, depuis les
nombreux touristes qui se rendent sous terre l'espace d'une heure, les centres
de loisirs, les colonies de vacances, etc., les chercheurs des diverses disciplines
scientifiques (archéologues, paléontologues, géologues,
climatologues, géochimistes, minéralogistes...) jusqu'aux spéléologues
qui y restent parfois plusieurs jours lors d'expéditions difficiles.
Un projet de classification
Un type de gestion particulier pourrait être adopté,
pour chaque cavité, en fonction de son intérêt patrimonial,
de sa fragilité, de sa vulnérabilité et de sa destination.
À partir de l'utilisation faite des grottes, et en
fonction du public de chacune d'elles, une classification peut être
établie :
- Les cavités d'intérêt sportif.
Appartiennent à cette catégorie la plupart des cavités
françaises actuellement connues ou à découvrir. Elles
sont le domaine des spéléologues.
- Les cavités-loisirs. Dans chaque
département, il serait bon de disposer d'une liste de cavités
ne présentant ni problème de sécurité, ni danger
pour la conservation du patrimoine souterrain. L'ensemble des activités
de découverte du milieu souterrain pourrait s'y faire, avec l'accord
des propriétaires, des services de sécurité, etc.
- Les cavités touristiques. Elles
sont actuellement au nombre de cent six en France, sans compter les mines
anciennes et les carrières souterraines. Ce type de cavités
peut se diviser en deux sous-catégories : les grottes ayant fait
l'objet d'études qui ont conduit à la mise en place de quotas
de visiteurs et celles qui, pour n'avoir encore jamais été
étudiées, sont ouvertes à tous les visiteurs, quel
qu'en soit le nombre.
- Les cavités classées. Les
cavités présentant un intérêt national peuvent
être classées. Suivant les cas, et en fonction des caractèristiques
de la grotte, des quotas de visiteurs leur sont parfois attribués.
Actuellement, de nouvelles orientations tendent à mettre en place
une gestion adaptée à chaque nouvelle cavité classée.
Chacune dispose maintenant d'un comité ou d'un conseil de gestion
qui précise le nombre de participants à chaque visite et le
nombre d'accompagnateurs (souvent nommés par le préfet). C'est
actuellement la manière idéale de gérer une cavité.
- Les cavités-références.
Une cinquantaine seulement de grottes françaises connues peuvent
être considérées comme des références
au niveau mondial, tant pour leur patrimoine archéologique que minéral
(cela représente 1/1000 des cavités). Si, sur un plan archéologique,
le caractère exceptionnel est évident (Lascaux), il n'est
pas encore bien admis que les cavités méritent aussi d'être
référencées pour leurs décorations.
- L'inscription au patrimoine mondial de l'Unesco.
Certaines cavités françaises présentent un patrimoine
d'une telle qualité qu'une reconnaissance a pu être envisagée.
Les cavités de la vallée de la Vézère (Dordogne)
ont été inscrites au patrimoine de l'Unesco au titre de biens
culturels. Des cavités aux USA, dont la très célébre
grotte de Lechuguilla, l'une des plus belles du monde, ainsi que les grottes
de Reyecka en Slovénie, ont reçu, pour leur part le label
"patrimoine naturel". Plusieurs cavités françaises
mériteraient d'être inscrites sur cette liste prestigieuse
pour la qualité exceptionnelle de leurs cristalisations. C'est la
raison pour laquelle il a été proposé d'inscrire au
patrimoine mondial de l'Unesco une série de cavités, exceptionnelles
pour leur concrétionnement.
Sources AIPS, Propositions de recommandations pour la protection
des concrétions -1997