Les gours sont des petits bassins formés par le concrétionnement sur des pentes où l'eau coule en lames peu épaisses. La grande surface d'échange favorise le concrétionnement lorsque l'eau est saturée en bicarbonate. La vitesse de l'écoulement peut se réduire par toute aspérité ou impureté et donner ainsi le temps aux concrétions de se former.

Il y aura encore ralentissement de l'écoulement dès l'instant où un début de concrétionnement s'est effectué, ce qui va diminuer la hauteur de la lame d'eau et donc favoriser à nouveau les échanges : ce barrage ne pourra que continuer de croître et en particulier vers l'amont.

Il en résulte un certain nombre de conséquences : en amont du barrage, la laisse d'eau devient de plus en plus importante et calme, ce qui permet la naissance de formes cristallines parfaites ; à la surface même du barrage les modifications de vitesses peuvent engendrer un festonnage toujours plus important de la crête du barrage. L'importance de ce festonnage constitue une courbe qui correspond à une optimisation entre la vitesse d'écoulement et la surface d'échange.

Le principe est toujours le même, quelles que soient leurs tailles, depuis les microgours de quelques millimètres qui parsèment les coulées stalagmitiques jusqu'aux plus grands exemplaires de plus d'1m de haut et de 10 m de long : remplacement d'une pente initiale plus ou moins importante par une succession de petits gradins horizontaux permettant à l'eau de s'écouler en fines lames d'un bassin à l'autre.

Les forces en action dans la formation des gours proviennent toujours de l'écoulement de l'eau avec sa composante verticale (pesanteur) et sa composante horizontale (le sol, qui agit comme une contrainte sur le système d'écoulement).

Les gours à voir dans l'Aguzou

Ils sont observables essentiellement dans la "Galerie des Fleurs", des plus petits au plus grands, ensuite dans la galerie menant à la "Baignoire de Star" ou encore au tout début de la "Grande Salle".

Texte inspiré du livre "Fleurs de pierre" de Patrick Cabrol et Alain Mangin - Année 2000 Editions Delachaux et Niestlé